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" Valoriser la polyvalence françaisedes paysagistes outre-Atlantique "

Marianne Bauger et ValentinSauvadet reviennent tous les ans dans leur ancien lycée de Murat,à Voutezac, afin departager leurexpérience avec les jeunes en formation.PHOTO :CÉCILECLAVEIROLE

Marianne Bauger et Valentin Sauvadet, 22 et 23 ans, travaillent au Québec. Ils reviennent témoigner chaque année au sein de leur ancienne école, le lycée de Murat, à Voutezac (19).

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Comment trouver du travail, qui plus est juste après un diplôme ? Dans le secteur des aménagements paysagers (AP), les jeunes techniciens français peuvent valoriser leurs compétences au Québec, pour peu qu'ils soient polyvalents, curieux et novateurs. BTS AP en poche, Marianne Bauger et Valentin Sauvadet ont aussitôt réussi ; ils ont trouvé à Montréal, au sein de l'entreprise La ligne verte. Créée en 2008, cette société comptait, outre 2 associés, un salarié début2015 contre 12 en 2018.

> Originaires de Clermont-Ferrand (63), ils ont décroché un bac pro au lycée Marmilhat, à Lempdes (63), dans la même spécialité, suivi du BTS, obtenu au lycée de Brive-la-Gaillarde-Murat, à Voutezac (19). Six périodes de stages, au cours de leurs formations, ont aiguisé leur curiosité pour des projets alternatifs et/ou originaux, comme les piscines biologiques ou la gestion différenciée. Marianne avait réalisé un stage sur la végétalisation des toits au Québec pendant son BTS. Elle avait gardé le contact avec son maître de stage qui lui avait affirmé : « Nous cherchons des employés polyvalents. » Diplomés, Marianne et Valentin ont été embauchés le 1er septembre 2015 dans l'entreprise québécoise. « En France, nous avons des formations très diversifiées et polyvalentes. Nous apprenons à gérer une équipe, à faire et lire des plans, nous connaissons les plantes et leur utilisation, nous sommes formés pour gérer un projet, explique Valentin. Au Québec les formations ne sont pas aussi complètes. » La curiosité et l'intérêt personnel ont fait le reste, les poussant à franchir l'océan pour s'investir dans des projets innovants. La ligne verte (voir encadré) leur a donné toute confiance.

> Verdisseur toutes surfaces... « Au Québec où la chaleur peut monter très vite en été, explique Marianne, les toits végétalisés font baisser la température. Ils constituent une isolation pour les immeubles, le poids du sol est inclus dans la construction et des membranes d'étanchéité sont ajoutées sur les immeubles anciens. » Ainsi, les toits végétalisés, décoratifs ou productifs, se développent très rapidement au Canada, y compris sur les maisons individuelles.

Pour Valentin, ce qui se pratique au Québec « est un métier différent. Nous n'avons pas d'engin thermique. Nous travaillons sur de la création, de l'aménagement. Nous réalisons les chantiers de A à Z, tout est différent. »

> Partager la curiosité... Marianne et Valentin reviennent tous les ans dans leur lycée corrézien, en accord avec leurs formateurs, notamment Emmanuel Coulomb, professeur d'aménagement paysager mais aussi d'éducation socio-culturelle. « Nous venons raconter notre expérience aux jeunes en formation, pour les motiver à aller plus loin que juste tondre la pelouse d'à côté. Il n'est pas évident d'avoir une vision différente du métier. Nous espérons leur ouvrir d'autres horizons », raconte Valentin.

Et Emmanuel Coulomb de compléter : « Dans chaque promotion, il y a des élèves comme eux, qui font des projets, bousculent les idées reçues ... et des professeurs. Mais c'est en eux dès le départ. Nous ne faisons que les soutenir et les inciter. Certains travaillent sur le culturel, sur l'utilité sociale des jardins, tout est permis. »

Ainsi, l'option « Art nature » a été lancée dans la formation BTS en 2015 à partir de la volonté de Valentin ; elle se poursuit dans toutes les promotions. « Tout est possible, poursuit Valentin, notre vision de l'aménagement paysager, c'est un champ à explorer. C'est penser librement le rapport au végétal. L'étincelle, c'est concevoir, élaborer un dessin, c'est la créativité. » n

Cécile Claveirole

Marianne Bauger et Valentin Sauvadet devant une de leurs réalisations québécoises. L'utilisation du végétal est iciculturelle.

PHOTO : LA LIGNE VERTE

Aujourd'hui au Québec, le secteur de la végétalisation des toits se développe très rapidement. Cette technique permet de faire baisser la température en été.

PHOTO : LA LIGNE VERTE

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